• sons
  • Dans son costume impécable Juan Manuel Villy Carbonell promène sa canne dans les rues de Santiago de Cuba. Membre du groupe Ska Cubano pendant plusieurs années dont il a ennobli les morceaux de sa voix puissante et harmonieuse, il est repéré pour sa similitude vocale avec le grand Benny Moré disparu en 1963. Il réussit à prêter sa voix dans le film "El barbaro del ritmo", biographie du célèbre chanteur dont il calque aujourd'hui les moindre faits et gestes dans les rues de Santiago.
    Je pars à sa rencontre pour faire tomber le masque du personnage qu'il s'est créé mais je ne découvrirai son humilité qu'au travers des nombreux témoignages respectueux que la population locale a pour cet homme qui a aqcuis le surnom de "El Benny Moré de Santiago de Cuba". Le temps passe et nul doute que le personnage, qu'il peine à quitter, finit par prendre beaucoup de place dans sa vie. L'autoproclamation "roi du Ska Cubano" et "el Benny Moré de Cuba" comme il me l'annonce exagérément n'entrave ni le respect profond que j'ai pour lui ni son talent apprécié de tous les gens du quartier car il ne s'en cache absolument pas: notre bel ami flâne au milieu des touristes, donne de la voix en espérant quelques monnaies en échange.

    michel adamik · Santiago de Cuba Le songe de Juan Manuel Villy Carbonell


    Gentil farceur épris de mélancolie et de nostalgie, personne haute en couleur, pétrie de contradictions rêveuses, il semble bloqué sur cette île qu'il aime et pour laquelle il déclame son amour, ainsi qu'à celui qui la dirige "hasta la victoria siempre, Fidel" aime t-il répéter, mais cette île semble l'emêcher pour toujours de réaliser de son plus grand rêve, celui de sortir et chanter pour tous.
    Parmi les chansons qu'il a bien voulu m'entonner, je fais le lien entre cette femme qui refusa son visa pour un concert à Londres et la chanson de Benny Moré "Todo perdi" qui parle d'un homme qui a tout perdu à cause de la trahison d'une femme.